Le calvaire des migrants refoulés du Maghreb


La Maison du Migrant - GAO, Mali
Ils racontaient leur calvaire dans le désert et une fois arrivés dans un des pays du Maghreb.  Ils sont refoulés et séjournent depuis quelques semaines dans la Cité des Askia.  Ce sont des migrants d’origine subsaharienne qui voulaient bien gagner l’Europe ou chercher un travail en Algérie, Libye ou au Maroc.  Mais le destin en a décidé autrement.

« En Algérie, il est difficile d’être migrant.  « J’y étais et ai failli mourir.  J’ai subi un traitement humiliant inhumain » témoigne un migrant refoulé de l’Algérie.  Il est d’origine guinéenne et très jeune.  Il regrette qu’il s’était engagé dans cette aventure parce qu’un de ses amis lui aurait dit qu’il pouvait bien gagner sa vie au pays d’Abdelaziz Bouteflika.  Ce jeune guinéen a été pris en charge par la Maison du Migrant dans la Cité des Askia.
 
Un migrant guineen et refoule du Maghreb racontant son calvaire
 
M. Eric-Alain Kamdem, coordinateur de la Maison du Migrant à Gao, regrette que les migrants recourent de plus en plus souvent aux passeurs et aux trafiquants qui leur promettent des bonnes conditions de voyage de Gao vers les pays du Maghreb.  « Regarde ces trois mineurs qui sont arrivés il y a seulement trois jours dans notre Maison du Migrant.  Ils sont très jeunes et fatigués » lance-t-il. 

La Maison du Migrant est l’œuvre du père catholique Anselm Mahwera de Caritas.    Saisi par la détresse et le sort peu enviable des migrants, il décida de créer ce centre en 2006 alors qu’il travaillait à la mission catholique dans le nord du pays, précisément à Gao, qui à cause de sa position géostratégique, reste aujourd’hui en Afrique occidentale un des carrefours importants de la migration irrégulière vers l’Europe via la Mer Méditerranée.

Les migrants d’origine subsaharienne ne sont pas au courant de défis qui les attendent lors de la traversée du désert, « un chemin de la crois », où les conditions climatiques sont très difficiles.  Beaucoup y laissent leur peau entre Gao et Kidal sans arriver à la frontière de ces pays du Maghreb.  L’Afrique reste encore choquée par la récente découverte de 44 corps de migrants morts en plein désert à proximité d’Agadez au Niger, parmi lesquels des bébés.
 
 

« La sensibilisation est la seule arme que nous utilisons pour dissuader les migrants à renoncer à leur aventure » a révélé le Coordinateur de la Maison du Migrant de Gao.  De son côté, le Conseiller en charge des affaires administratives et juridiques au Gouvernorat de la région de Gao, reconnaît que la sensibilisation seule ne se traduit pas nécessairement en action, mais par un appui aux projets de développement qui visent à promouvoir l’engagement des jeunes en faveur du développement de leurs pays respectifs.

Une responsable européenne en visite dernièrement dans la Cité des Askia a soutenu que la migration internationale et multiculturelle est un phénomène planétaire qui s'est imposé comme un des problèmes importants de notre époque.  « Le monde a besoin de l’immigration, mais nous devons savoir comment aider les pays d’accueil à mieux gérer les conséquences des situations de réfugiés sur les migrations » a-t-elle conclu.
 




 

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