Le village de Tabankort est complètement "dévasté"


Le village de Tabankort situé dans la commune de Tarkint, cercle de Bourem, est dévasté par les affrontements depuis 2012, forçant ses habitants à fuir dans les villages lointains, affirme le major Murshhed du bataillon bangladeshi de la MINUSMA stationné sur place.
La MINUSMA à Gao a effectué une mission conjointe de terrain, le jeudi 19 février 2015, à Tabankort dont l’objectif était de rencontrer les leaders des communautés, les groupes armés ainsi que la population pour connaître la situation et les besoins de la population afin d’y répondre dans un futur proche.

La rencontre s’est tenue dans l’enceinte de l’école fondamentale de Tabankort ; une école subventionnée par l’Etat malien et dont les enseignements avaient abandonnés les cours depuis janvier 2012 suite aux affrontements.  « Les enseignants qui ont trouvé refuge à Gao ville, touchent leurs salaires sans travailler » se plaint un habitant de Tabankort.

L'accès à l'eau constitue le principal casse-tête des habitants de Tabankort et de ses environs malgré la présence de quatre puits situés non loin de l’école fondamentale et du centre de santé de Tabankort.

« L’eau venant de ces quatre puits d’environ 70 mètres est très sale, mais nous n’avons pas le choix que de la consommer.  Les puits tarissent au moment où la population a le plus besoin d’eau » s’inquiète Al Bashar Ahamadou Diallo, infirmier au centre de santé de Tambakort.  Les enfants que nous recevons au centre souffrent assez fréquemment de diarrhée à cause de la mauvaise qualité de l’eau.

Le centre de santé de Tabankort manque presque de tout : d'un personnel médical qualifié, des  médicaments, « nous évacuons souvent nos malades, surtout les blessés par balles vers Gao ville grâce à la MINUSMA » témoigne Elbou Mohamed dit Inkaye du groupe d’auto-défense Gatia.   

Dans un des pavillons du centre, un groupe de femmes accompagnées de leurs enfants attendent patiemment l’infirmier pour faire vacciner leurs enfants.  « Les vaccins sont insuffisants, même les médicaments pour soigner les maladies infantiles les plus communes sont rares », explique Al Bashar Ahamadou Diallo qui travaille depuis une année comme infirmier au centre.

Depuis la fuite de la population autochtone en janvier 2012, Tabankort est occupé par plus de 300 personnes, tous des combattants.  Il y a quelques femmes et enfants qui y habitent.  Les femmes font le ménage et la cuisine pour eux. 
« Tabankort souffre de plusieurs maux, y compris le manque criant d’électricité et des réseaux de téléphonie mobile.  Tabankort est l’un des plus gros villages de la commune de Tarkint. Ceux qui ont le moyen utilisent le Thuraya » raconte Mohamed Baba.  « Tabankor est complètement asphyxié depuis un mois. Même les camions venant d’Algérie en partance pour Gao ville ne passent plus par ici » confie Elbou Mohamed dit Inkaye.

Les enfants qui sont visibles à Tabankort ne vont pas à l’école, car la seule école du coin est complétement déserte.  Ses bâtiments resteront vides tant que la paix ne sera pas au rendez-vous pour faire revenir la population chez eux. 

La délégation de la MINUSMA a attentivement écouté les leaders des communautés et ceux des groupes armés qui ont présenté un exposé détaillé sur la situation sécuritaire et humanitaire de la population.  La MINUSMA a insisté sur la nécessité de protéger les civils en période de conflit armé.
Après les attaques du 24 juin 2014, le 11 juillet 2014 et du 17 au 25 juillet 2014, la MINUSMA ne cesse d’entreprendre des visites sur le terrain afin de appréhender les causes profondes du conflit, mais aussi répertorier les potentiels projets à impact rapide qui contribueront à atténuer les tensions.





 

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