Formation des organisations de la société civile de Gao sur la justice transitionnelle
La
MINUSMA vient de clôturer un atelier de renforcement des capacités des
organisations de la société civile (OSC) de Gao sur les droits de l’homme et la
justice transitionnelle. Initié par la
Division des droits de l’Homme de la Mission onusienne à Gao, l’atelier s’est
tenu du 19 au 20 janvier 2016 dans la salle de réunion de l’Académie d’Enseignement.
Avec la facilitation du Chef Songhay, l’atelier avait comme objectif général de sensibiliser et renforcer les capacités des militants des organisations de la société civile et des journalistes sur les mécanismes de la justice transitionnelle, la réconciliation nationale et les droits de l’homme.
La cérémonie d’ouverture a été
présidée successivement par le chef Songhay de Gao, M. Moussa Souma Maiga, et
par Mme Yande Kane de la division des droits de l’Homme de la MINUSMA.
Avec la facilitation du Chef Songhay, l’atelier avait comme objectif général de sensibiliser et renforcer les capacités des militants des organisations de la société civile et des journalistes sur les mécanismes de la justice transitionnelle, la réconciliation nationale et les droits de l’homme.
Pendant deux jours, les
participants ont appris le rôle que leurs organisations doivent jouer dans le
processus de justice transitionnelle, le monitoring des différentes violations
des droits de l’homme et comment mener des plaidoyers auprès des
autorités. Ils ont aussi appris un
ensemble de principes directeurs à suivre pour que les entretiens avec les
victimes soient faits de manière éthique et en toute sécurité.
La paix prend
son origine dans les cœurs, et elle n’y peut prendre racine que dans le terreau
de la justice qui confère une certaine sérénité de vivre aux victimes de la
violence. Yande Kane qui dirige la
division des droits de l’Homme de la MINUSMA à Gao, s’est réjouie de la
présence des leaders religieux à cet atelier.
« Les Imams font des prêches dans des mosquées. Leur enseignement ne devrait pas se limiter
au mécanisme non judiciaire, mais que la population comprenne qu’elle peut
pardonner si nécessaire, mais aussi elle a la possibilité d’aller en justice »
a souligné Yande. « Les chefs religieux ne doivent pas seulement prôner le
pardon et la réconciliation, car cela entraîne en fin de compte l’impunité pour
certains crimes et ne rend pas justice aux victimes » a-t-elle conclu.
Mme. Kadiatou
Coulibaly, représentante de l’Organisation pour la défense de l’Enfant et de la
Femme (ODEF), a insisté sur la nécessité de l’appropriation de la justice
transitionnelle et de ses mécanismes par les OSC et surtout par l’ensemble de
la population. « La justice
transitionnelle permettra aux chefs religieux de pouvoir atteindre les
communautés et de leur faire comprendre le concept de la justice
transitionnelle en tant que tel et aussi de faciliter la réparation des
préjudices subis par les victimes lors de l’occupation » a dit en
substance Mme Coulibaly.
La justice
transitionnelle est un mécanisme qui a pour but de favoriser la réconciliation
au sein d’une société. Le Mali a vécu
des violences graves et à grande échelle et certaines violences ne doivent pas
être oubliées. C’est pour cela que ce
mécanisme a été mis en place pour donner une réponse définitive à cette
question liée aux violations passées.
Chef Songhay Moussa Souma
Maiga apporte tout son appui à l’initiative de la Mission onusienne, « une
très bonne initiative quand il s’agit de discuter du cadre de la justice
transitionnelle. Nous devons faire la sensibilisation
dans les médias, organiser des rencontres dans les quartiers, villes et
villages pour expliquer cet eldorado qu’est
la justice transitionnelle. Ceci dans le
but de retrouver la paix tant recherchée et la réconciliation tant souhaitée
dans notre pays pour que toutes ses filles et tous ses fils puissent en être fiers.
Parmi les thèmes spécifiques
qui ont été discutés lors de cette rencontre figuraient l’historique des crises
au Mali et les processus de réconciliation y afférentes, l’introduction aux
droits de l’homme, l’introduction aux principes de la justice transitionnelle,
l’échange/débat sur l’évolution du processus de justice transitionnelle au
Mali, et l’introduction sur le rôle des OSC en matière de justice
transitionnelle.
Cet atelier a donné lieu à
quelques recommandations, notamment la pérennisation d’une telle rencontre en
vue d’une meilleure structuration des OSC, le renforcement des capacités des
OSC pour qu’elles jouent un rôle déterminant vis-à-vis de la Commission Vérité
Justice et Réconciliation (CVJR) et de façon générale dans le processus de la
justice transitionnelle, entre autres.
Au terme de cette réunion, les
participants s’engagèrent contractuellement à faire partie du Cadre de
concertation des OSC de Gao pour la justice transitionnelle mis sur pied à
l’issue des travaux pour assurer le suivi des recommandations retenus et
participer aux activités que ce cadre organisera dans le futur. Le chef Songhay Moussa Souma Maiga a été
désigné pour diriger ledit cadre.
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