La jeunesse malienne au cœur de la RSS et du DDR




 
Tombouctou puis Gao, les 10 et 17 mai 2017, ont accueilli les ateliers de la campagne de sensibilisation sur le processus national de la Réforme du Secteur de la Sécurité (RSS) et le processus de Désarmement-Démobilisation-Réinsertion (DDR). Cette série d’atelier a pour but d’informer les jeunes sur la RSS et le DDR et de leur permettre de comprendre quel est leur rôle dans ces processus. Des processus qui revêtent une importance capitale dans la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation.


Comprendre le contexte et les enjeux…

La crise politico-sécuritaire que le Mali a traversée, a considérablement affecté les relations entre les individus et entre les communautés. Les populations ont été confrontées à une violence généralisée, en particulier les jeunes qui en ont été les victimes directes ou collatérales, ce qui les a poussés sur les chemins de l’exode massif et de la radicalisation. Le manque et parfois même l’absence d’opportunités leur permettant de subvenir à leurs besoins et, l’impression d’être marginalisés, sont des facteurs qui ont pu motiver certains jeunes à s’adonner à des activités criminelles ou, à céder aux discours extrémistes des groupes armées et des groupes terroristes. Une situation qui, malgré la signature de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, subsiste encore.
 
Mal informés sur les opportunités qui leur sont offertes, certains jeunes rejoignent sur le tard les groupes armés, afin de bénéficier du programme de DDR. Cette situation freine sérieusement la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, notamment dans son volet RSS-DDR qui est un pilier important dans la sécurisation des personnes et de leurs biens et pour l’amorce de la paix durable au Mali.

« Cette activité est une opportunité pour partager les bonnes informations relatives au processus RSS-DDR à travers votre totale adhésion et votre soutien en relayant celles-ci à vos communautés a la base, » a ainsi précisé M. Mamane Sani Moussa, le Chef de bureau par intérim de la MINUSMA à Tombouctou, lors du lancement de l’activité dans la cité des 333 saints.

Initiée et mise en œuvre par la MINUSMA, en collaboration avec le Conseil National des Jeunes du Mali (CNJ), cette campagne de sensibilisation a donc pour vocation de toucher tous les jeunes, aussi bien ceux des centres urbains que ceux des villes et villages reculés.

Les autorités engagent la jeunesse

À Tombouctou, le lancement de l’activité, présidée par le Gouverneur de la région, s’est déroulée au Conseil Régional, rassemblant une centaine de participants parmi lesquels de jeunes leaders, des représentants de la société civile, des membres des Forces de Défense et de Sécurité du Mali (FDSM), des mouvements armés, ainsi que les autorités locales venant des cinq cercles de la région à savoir : Diré, Niafounké, Goundam, Rharous et Tombouctou.
 
« Les travaux de concertations et d’échanges que vous allez entamer avec les différents acteurs au cours de cette journée, constituent un moyen de vous engager dans la mise en œuvre et le suivi du processus national de la RSS et du DDR. Je vous exhorte à faire preuve d’abnégation et d’assiduité pour mieux comprendre le processus RSS-DDR, » a souligné M. Koina Ag Ahmadou, Gouverneur de la région de Tombouctou, lors de son discours d’ouverture.

Dans la cité des Askia, l’affluence était de mise avec des représentants venus de Gao bien sûr mais également d’Ansongo et Bourem. Ici aussi, c’est le Chef de l’exécutif régional, le Gouverneur Seydou Traoré qui s’est joint au Chef du bureau de la MINUSMA, M. Mohamed El-Amine Souef, pour ouvrir cet atelier. Un niveau de représentativité élevé pour, sans doute, rappeler aux jeunes l’importance de leur implication comme l’as fait M. Seydou Traoré, saisissant cette occasion pour attirer leur attention : « Vous êtes jeunes, mais dotés d’intelligence, capables de faire des actions responsables pour la bonne marche de l’Accord et d’ailleurs l’organisation de cet atelier est un exemple qui montre combien de fois l’avenir de votre pays vous préoccupe ».

Conscients des enjeux, les jeunes veulent relever le défi

Le message du Gouverneur de Gao semble avoir été bien reçu par le Président du Conseil régional de la Jeunesse de Gao : « nous, jeunes du Mali et en particulier de Gao, avons compris la nécessité de retrouver la paix, » a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Il faut noter l’engagement du Conseil National de la Jeunesse à faire des jeunes de véritables acteurs de la paix » et le jeune leader de conclure en rassurant l’audience en ces termes : « la jeunesse est toujours prête à participer à cette tâche ».
 
 

A Gao comme à Tombouctou, ces journées ont permis aux participants d’échanger en profondeur avec des experts maliens et les représentants de la section RSS-DDR de la MINUSMA sur le processus national en cours au Mali. L’appui que la Mission onusienne apporte au processus, le rôle que la Jeunesse doit y jouer, ainsi que sa place dans la paix et la sécurité au Mali, ont été au centre des discussions.

«… Aujourd’hui, nous, jeunes de la région de Tombouctou, sommes mieux outillés sur le contenu du processus RSS-DDR. Ceci va nous permettre de partager la bonne information à nos communautés et à nos camarades,» a déclaré Djouguel Mahamane Maiga, Président du Conseil Régional de la Jeunesse de Tombouctou.

Lancée au Centre Djoliba de Bamako le 15 décembre 2016 par un premier atelier, suivi d’un deuxième à Mopti le 26 avril dernier et enfin, ceux de Tombouctou et Gao, cette campagne semble tenir ses promesses. Parmi celles-ci, la prise de conscience par les jeunes que la paix et la stabilité, passent par le dépôt des armes et une réforme profonde du secteur de la sécurité au Mali. Tout un ensemble de choses qui ne peuvent en aucun cas se faire sans eux.
 
 
 

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