La Journée mondiale du réfugié célébrée à Gao
(Photo: Daniel Massamba Meboya) |
« La Journée mondiale du
réfugié ‘faites connaissance avec les réfugiés, des personnes comme vous et
moi’ n’est pas un simple slogan, a dit M. Edouard Madebari du Sous-bureau de
l’UNHCR-Gao. Il a enchainé en disant qu’
« il faut lui donner un contenu : acceptez les réfugiés tels qu’ils
sont, c’est-à-dire tels que vous êtes vous-même. J’invite chacun d’entre nous à
faire effectivement connaissance avec les réfugiés qui vivent parmi nous au
Mali ».
La cérémonie de la Journée mondiale du réfugié était
ouverte par le Conseiller aux affaires économiques et financières du
Gouvernorat. Etaient aussi présents la représentante
du Maire de la commune urbaine de Gao, le Préfet du cercle de Gao, les agences
des Nations unies, la communauté
humanitaire, la presse locale et plusieurs membres des associations de
rapatriés.
Dans son allocution, M. Edouard Madebari a cité un
passage du Haut-Commissaire pour les réfugiés, António Guterres, qui a déclaré,
« dans le monde entier, nous
voyons des familles fuir la violence. Les
chiffres sont considérables, mais nous ne devons pas oublier que ce sont des
mères et des pères, des filles et des fils. Des personnes qui menaient une vie
normale avant que la guerre ne les force à fuir. En cette Journée mondiale du
réfugié, tout le monde devrait garder à l'esprit ce que nous partageons tous – notre humanité commune ».
Mme Bibata Djuma se rappelle, « c’était en mai 2012
quand mon mari, nos quatre enfants et moi-même étions forcés de quitter la
ville de Kidal à cause de l’insécurité.
Mon mari avait une activité florissante. Nous avions une bonne vie. Mais ce jour-là,
tout à basculer pour nous et notre petite famille. Nous marchâmes pendant
plusieurs jours. En route, nous avions perdu un enfant. Il était tombé malade
et nous n’avions pas de médicaments. Mon mari l’a enterré sous le sable dans le
désert. Je ne peux même plus me rappeler de l’endroit, mon mari encore
moins. Nos trois enfants regardaient la
scène sans savoir ce qui s’était passé, car ils étaient très petits. C’était un
coup dur pour toute la famille. Qu’à
cela ne tienne, nous continuâmes notre calvaire pendant plusieurs jours avant
de nous retrouver à Anefis. Les gens de bonne volonté nous ont accueillis. Nous y passâmes deux jours avant d’embarquer
dans un grand camion à destination de Gao ville. Une fois dans la ville, notre cauchemar avait
commencé. Mon mari n’arrivait pas à
trouver un emploi. Les enfants ne pouvaient pas aller à l’école et la nourriture
était un problème, sans mentionner le logement.
Mais depuis l’année dernière, j’ai rejoint une association des femmes
qui bénéficie de l’assistance de l’UNHCR.
Enfin, notre foyer s’est stabilisé.
Mais mon souhait le plus ardent est que la paix revienne vite dans notre
pays, car nous ne méritons pas ça ».
« Cette date du 20 juin 2015 est exceptionnelle pour
les réfugiés et le Mali. Que cette journée
soit une journée de paix pour notre pays et que les esprits se concilient pour
sceller une paix durable et définitive et de prévenir les conflits » a dit
la représentante du Maire de la commune urbaine de Gao.
Des témoignages et un sketch présenté par un groupe de
femmes ont illustrés la situation tragique que vivent les réfugiés.
Une salle d'exposition, mise à
la disposition des associations
des personnes rapatriées dans l’enceinte de l’Ecole des Infirmiers où s’est
déroulée la cérémonie, était ouverte à cette occasion. Plusieurs produits y étaient exposés grâce au
financement de l’UNHCR.
Dans son message pour cette année, le Secrétaire général
des Nations unies rappelle « Les réfugiés sont des gens comme vous et moi.
Ils menaient des vies ordinaires avant d’être contraints à fuir. Leur plus
grand rêve est de pouvoir vivre à nouveau normalement. En cette Journée
internationale des réfugiés, faisons valoir notre humanité commune, célébrons
la tolérance et la diversité et ouvrons nos cœurs aux réfugiés du monde
entier ».
Chapeau bas au Service de la
sûreté et de la sécurité de l'ONU (UNDSS) et à la Police onusienne pour avoir assurés
la sécurité au lieu de l’évènement.
https://minusma.unmissions.org/la-journ%C3%A9e-mondiale-des-r%C3%A9fugi%C3%A9s-c%C3%A9l%C3%A9br%C3%A9e-%C3%A0-gao
https://minusma.unmissions.org/la-journ%C3%A9e-mondiale-des-r%C3%A9fugi%C3%A9s-c%C3%A9l%C3%A9br%C3%A9e-%C3%A0-gao
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