La MINUSMA effectue une première patrouille dans le cercle de Bourem
Daniel Massamba Meboya du bureau
de la Communication - MINUSMA à Gao a suivi, du vendredi 26 au dimanche 28
juin, le deuxième bataillon bangladais qui participait à une première patrouille
à longue portée dans le cercle de Bourem.
Cette activité militaire est de nature à renforcer la protection des civils dans toute la région de Gao au
lendemain du parachèvement
du processus de signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Situé au carrefour de Tombouctou,
Gao et Kidal et avec une population de 47.000 habitants, le Cercle de Bourem
est constitué par cinq communes mixtes, dont Bamba, Bourem, Taboye, Tarkint et
Temera. M. Amadou Mahamané Touré, élu
en 2009, en est le Maire.
Il est 6.30 du matin quand notre
délégation composée des collègues du bureau de la Communication, de la section
Stabilisation et Relèvement, et ceux de la division Justice et Correction
arrive au Camp intégré de la MINUSMA qui est aussi le quartier général du
bataillon bangladais. M. Mamadou Doumbia, le Régisseur de la Prison de Bourem
délocalisé à Gao et Siaka Traoré, ingénieur travaillant pour le PNUD, étaient
aussi de la délégation. Nous nous sommes
immédiatement rendus au lieu de rassemblement des hommes en uniforme qui
devraient effectuer la mission.
Un bref échange avec le chef de
bataillon, Major Monzur, qui nous dit de leur donner encore quelques minutes
avant le départ. Le convoi quitte le
camp à 7 heures en direction de Bourem.
Dans le convoi, deux éléments de la Police onusienne, dont un major et
un capitaine.
Le Cercle de Bourem se trouve à
95 km de Gao ville. Une seule route
sablonneuse appelée par les habitués ‘route du désert’ qui mène vers cette
ville à cheval sur le fleuve Niger et la vallée du Tilemsi. En passant le check-point tenu par les
éléments de FAMa juste à la sortie de Gao ville, nous voilà sur une piste
sablonneuse qui serpente entre la végétation de type steppe rabougrie très
clairsemée et constituée des Acacias et des Balanites.
Le sol argileux rend notre voyage
difficile et notre convoi constitué de trois (3) gros camions IVECO, quatre (4)
véhicules blindés de transport de troupes, deux (2) véhicules blindés de
transport du personnel civil et un (1) 4x4 terrain pour la Police onusienne
s’était ensablé plusieurs fois avant que nous n’arrivions pesamment au
centre-ville de Bourem vers 17 heures. Les villageois accouraient vers notre
convoi pour nous saluer chaque fois que nous traversions un village.
Arrivée à la Préfecture, accueil
et première rencontre avec Issa Koné et Issoufou Nyaré, respectivement Préfet
et Sous-préfet du cercle de Bourem.
Présentation de notre délégation, mais aussi de l’objectif de la
mission. En retour, nous recevions les remerciements du Préfet pour avoir fait
le déplacement. Il nous installa au sein
de la préfecture. Immédiatement, les
éléments du bataillon bangladais et nous-mêmes y installâmes notre quartier
général. Le soir, une forte tempête de
sable couvrait toute la ville de Bourem.
Celle-ci n’a duré que quarante-cinq minutes, laissant nos bagages et
autres bien recouverts d'une épaisse couche de poussière.
Après la tempête vint le beau
temps. Nos gardiens de paix en
profitaient pour prendre leur repas de rupture du jeûne, l'iftar. « Les
conditions climatiques ne sont pas aimables ici. C’est ma première expérience de terrain
depuis notre déploiement, mais je dois avouer que c’est une très bonne
expérience », me souffle à l’oreille le chef de bataillon bangladais.
Nous passâmes la nuit, dans la
cour de la préfecture, à l’air libre.
Le bureau du préfet est situé à quelques
mètres seulement du fleuve Niger. Il faisait un bon vent et
Dieu merci, aucun moustique n’a dérangé notre sommeil durant les deux nuits
passées à Bourem.
Le samedi 27 juin, je rencontrais
le Maire de la commune rurale de Bourem, M. Amadou Mahamané Touré dans son
bureau. J’y suis allé sans
rendez-vous. Tout en m’excusant de ne pas
l’appeler en avance, le Maire m’a accueilli avec plaisir. Bien enturbanné et habillé en boubou de
couleur brun foncé, il me salua avec autorité.
Avant même que je ne finisse ma
présentation, il me dit « tu es du
Congo-Brazzaville ou du Congo-Kinshasa ?
Je connais bien ces deux pays et son peuple ». Nous nous engageâmes dans un échange, une
discussion autour du rôle de la MINUSMA, de la crise d’eau et d’électricité que
connaît sa ville, mais aussi de son optimisme quant au processus de paix après
la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
« Nous sommes toujours contents de voir la MINUSMA à Bourem. Quoi qu’on dise, nous savons que cette
Mission onusienne est une force qui est là pour aider le Mali, donc pour nous
aider à rétablir la paix et la réconciliation », témoigne Monsieur le
Maire. Il enchaîne en disant que « le plus souvent quand on entend certaines
personnes disant certaines choses, c’est parce qu’elles ne sont pas informées
et puis devant la gravité de la situation, les populations font un peu de
dérapage. Mais je dois vous avouer que
nous sommes toujours contents de voir la MINUSMA parmi nous ».
La ville de Bourem n’a plus
l'électricité et n'a plus ou quasiment plus accès à l'eau potable depuis des
mois. « Construit en 1997, la capacité du château d’eau est de 75m3. En ce temps-là, la population autochtone
était proportionnellement plus petite.
La ville a grandi et sa population aussi. Chose regrettable, les fonctionnaires
refusent d’être déployés ici, car certaines conditions ne sont pas réunies »
affirme le Maire.
Quant au processus de paix en
cours, M. Amadou M. Touré affiche son optimisme en ces termes, « je
suis optimiste. A mon âge, je sais ce
que c’est la paix. Je sais aussi que les
populations du Nord ne peuvent pas vivre les unes sans les autres… Même pendant
l’occupation, nous avons continué à vivre ensemble sans problème. S’il y a des gens qui croient en la paix dans
notre pays, je suis parmi ces gens-là ».
Après notre conversation, le
Maire de la commune rurale de Bourem devait ouvrir une séance d’information sur
les projets à impact rapide. Etaient
présents tous les cadres administratifs, les notables, les religieux, les
jeunes et les femmes. Cette session
était animée par M. Issa Maiga de la section Stabilisation et Relèvement de la
MINUSMA.
Dans l’après-midi, le Maire, le
Régisseur de la prison de Bourem, le représentant de la division Justice et
Correction de la MINUSMA et l’Ingénieur du PNUD visitèrent le nouveau site où
sera érigée la nouvelle maison d’arrêt et de correction de Bourem.
Le Major Monzur du bataillon
bangladais et son équipe ont eu une interaction directe avec les autorités
administratives, mais aussi avec les populations de Bourem avec qui ils ont
échangé des petits souvenirs. L’association des éleveurs a, à son tour,
bénéficié d’un appui en médicaments vétérinaires du contingent bangladais.
Très tôt le matin du dimanche 28
juin, notre convoi quitta le Cercle de Bourem en route pour la ville de
Gao. La patrouille militaire à longue
portée a été un succès, car aucun incident majeur n’a été signalé.
Comments
Post a Comment