Protection de civils dans la région de Gao : la MINUSMA initie « l’Opération Soundiata »
Protection de civils dans la région de Gao : la MINUSMA
initie « l’Opération Soundiata » |
« L’instabilité
sécuritaire et les problèmes économiques dans la commune de N’Tillit ont
empêché le démarrage de l’année-scolaire 2016-2017 » a déplorait ainsi M. Abdoul
Magi Ag Mohamed, adjoint au Maire de ladite commune qui s’est ensuite
interrogé : « quel avenir pour nos enfants s’ils ne peuvent
pas aller à l’école et pourquoi de temps cette situation continuera
? »
Située à 120 km au Sud-Ouest de la
ville de Gao, la commune de N’Tillit a été choisie pour accueillir une
opération militaire de la MINUSMA dénommée « Opération Soundiata ».
Commencée le 18 octobre 2016,
l’Opération Soundiata a pour objectif, « de montrer à la population
que la MINUSMA est là pour assurer sa sécurité » a souligné le
Major Bamba Diene, du détachement sénégalais qui accompagnait le Commandant
par intérim du Secteur-Est de la Mission onusienne, le Colonel Saifoulaye
Sow, alors que celui-ci effectuait, jeudi 20 octobre dernier, une mission de
suivi de ladite opération.
Avec une population de 32 500
habitants, la commune de N’Tillit compte 21 fractions. Sa population est
majoritairement composée de Kel Tamacheqs, de quelques peuls, d’arabes et de
sonhraïs. L’élevage est la première activité dans la commune. L’agriculture y
est aussi pratiquée grâce à la présence de certaines mares. Plusieurs de ses
habitants qui s’étaient réfugiés dans les pays voisins pendant la crise de
2012 sont rentrés au bercail. Sans aucune activité génératrice de revenu, le
banditisme armé, tel que le vol de bétail, les viols et autres actes
criminels se sont multipliés.
M. Malick Ag Raïma, éleveur de son
état, se réjouit de la présence de forces de la MINUSMA dans sa commune. « S’il
n’y a pas de sécurité, les humanitaires ne peuvent pas mener leurs activités,
nos enfants ne peuvent pas aller à l’école, et les activités économiques ont
aussi reculé. C’est la souffrance qui s’installe, » déplore M.
Malick.
« Le
choix de N’Tillit se justifie dans la mesure où c’est un site sur lequel les
forces de la MINUSMA ne sont pas présentes. Il était temps pour nous de
marquer notre présence et notre détermination à aider la population, de cette
partie de la région, à retrouver la paix et la tranquillité » a indiqué le Major Diene.
Malgré la présence de mares
temporaires, telles que celles de Marsi, Doro, Doreye et Egfnarodj, servant
de zone de repli pour le cheptel pendant la saison sèche, la commune de
N’Tillit n’a qu’un château d’eau qui alimente à peine la population en eau
potable. Le manque d’électricité empêche la population de développer
certaines activités économiques, mais aussi de satisfaire ses besoins vitaux,
entre autres, l’accès à l’information à la suite de la destruction de la
seule radio communautaire qui existait avant la crise de 2012.
La rentrée scolaire 2016-2017 reste
hypothétique. Les enseignants pour la plupart habitant la ville de Gao
refusent de se présenter sur leurs lieux de travail, à cause de l’insécurité
croissante qui y règne. Mohamed Ag Souleymane qui devrait commencer sa
cinquième année primaire à l’Ecole Fondamentale de N’Tillit
s’impatiente : « J’ai bien hâte d’aller à l’école » dit-t-il
pointant du doigt son école, jusque-là déserte.
Le Commandant par intérim du
Secteur-Est de la MINUSMA se réjouit du bon déroulement de l’Opération
Soundiata et remarque que : « les habitants se sentent
vraiment en sécurité suite à notre présence ici ».
Le Major Diene a aussi ajouté que la
MINUSMA est aussi en train de mener certaines actions civilo-militaires en
faveur de la population de N’Tillit, dont les consultations médicales
gratuites et les médicaments, ainsi que la distribution des moustiquaires imprégnées.
Menée par les détachements allemands,
cambodgiens, hollandais et sénégalais de la MINUSMA à Gao, l’Opération
Soundiata qui s’achève le 24 octobre 2016 « se déroule très
bien » a rassuré le colonel Saifoulaye Sow, avant d’ajouté que « la
population est très rassurée dans la mesure où il y a eu un contact franc
entre la MINUSMA et les autorités locales. On sent vraiment que la commune
est en pleine activité, car les habitants vaquent, sans aucune entrave, à
leurs activités traditionnelles et quotidiennes. Ils sont ravis et
rassurés par notre présence ».
M. Malick Ag Raima demande à la
MINUSMA de tout mettre en œuvre pour que la paix devienne une réalité au
Mali. « Je souhaite vivement que la sécurité revienne très rapidement
et définitivement au Mali afin que nous puissions vivre dans la paix et la
tranquillité, » a-t-il conclut.
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