Gao - Le site de regroupement du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) attaqué
Au début, je croyais que c’était notre camp qui était attaqué par une roquette, comme d’ailleurs, c’est devenu bien une habitude où les installations des Nations Unies dans la région sont souvent des cibles des attaques terroristes.
Mon bureau était fortement secoué et j’ai entendu ma
collègue de la même section, m’appelait et voulais savoir ce que je faisais
encore dans mon bureau. Je lui ai
répondu que j’étais en train de mettre de l’ordre avant de rejoindre le bunker
situé juste derrière notre lieu de travail.
Dès là, nous rencontrâmes beaucoup de collègues et
personne n’avait encore la bonne information.
Ma collègue Odette et moi décidèrent d’aller voir le Chef de Bureau de
la MINUSMA, M. Mohamed El-Amine Souef, pour en savoir plus sur ce qui venait de
se passer. Entretemps, les collègues de
la sécurité voulaient bien nous maintenir dans le bunker. Nous sommes partis à la recherche du Chef de
Bureau que nous avons rencontré avec les éléments de la Police des Nations
Unies et ceux de la sécurité. C’est
alors que nous étions informés que le site de regroupement du MOC venait de
subir une attaque à la voiture piégée.
Visiblement les éléments de la sécurité ne souhaitaient
pas laisser M. Souef aller au lieu où l’explosion venait de se produire, mais
il lui manquait aussi la vraie information.
Un peu embarrassé, il commença à appeler certains membres du personnel
de la Mission onusienne qui s’y étaient rendus quelques heures seulement après
l’incident.
Il y a eu des morts et des blessés et la priorité était
bien sûr l’évacuation des blessés vers l’Hôpital régional de Gao, mais aussi
celui situé dans le camp militaire I Firhoun.
De ce fait, l’ambulance de la Mission devrait se rendre au lieu de l’incident. Mes deux collègues de la section Odette et
Seydou Yacouba prirent place à bord de l’ambulance qui se dirigea vers le
site. Situé à quelques 3 minutes du
Super Camp, nous arrivâmes très vite au MOC.
Plusieurs véhicules de la Mission, mais aussi des véhicules blindés de transport de
troupes (VBTT) appartenant au contingent bangladais se trouvaient juste à l’entrée
principale du site.
Mon premier constat, les restes des corps humains déchiquetés
par les éclats du véhicule que l’on pouvait voir à l’entrée même du site, mais
aussi la grande porte d’entrée venait d’être forcée par un véhicule qui aurait
un logo du MOC. Pendant ce temps,
plusieurs combattants des groupes armés, mais la majorité de la Coordination
des Mouvements de l’Azawad (CMA) se préparaient à une séance de
sensibilisation. Ils s’y trouvaient
aussi quelques soldats des forces armées maliennes, mais aussi les combattants
de la Plateforme.
La voiture piégée se fait exploser juste à côté d’eux. Oui, il y a eu morts d’hommes, beaucoup et
plusieurs blessés qui ont été immédiatement acheminés vers les hôpitaux les
plus proches.
Nous pénétrâmes dans l’enclos… quelle désolation !
Plusieurs corps humains déchiquetés et sans vies continuaient encore de joncher
la cour du site de regroupement. Les éléments
de la Direction de la Protection Civile étaient en train de travailler pour
essayer de rassembler les restes des corps pour les mettre ensemble afin de connaître
le nombre de victimes. Les éléments du
contingent bangladais soignaient quelques blessés légers des combattants
touchés.
Le MOC vient d’être attaqué et c’est bien le processus de
paix qui est mis en mal. Après l’incident,
les résidents de la ville de Gao, très choqués, ont pris d’assaut les environs
du site de regroupement du MOC, et également l’hôpital régional de Gao pour en
savoir plus sur leurs compatriotes tués et/ou blessés.
Comments
Post a Comment