Le Chef de la MINUSMA à Gao pour remobiliser le personnel
Mission des Nations Unies au Mali - MINUSMA·Thursday, June 2, 2016
Face au Chef de la MINUSMA, au Commandant de la Force, au reste de la délégation et à leurs collègues de Gao, un spectacle de destruction. A l’entrée du camp, un énorme cratère fait croire aux conséquences d’un tremblement de terre. Le camion piégé aux explosifs et responsable de ce carnage s’est littéralement disloqué, projetant ses restes plus de 200 mètres à la ronde. Un paysage qui en dit long sur la violence de l’explosion.
Accompagné du Commandant de la Force et du Directeur de
l’Appui à la Mission, le Chef de la MINUSMA, s’est rendu ce jeudi à Gao, pour
être aux côtés du personnel de la Mission suite aux attaques qui ont eu lieu
mardi soir, contre le personnel et les installations des Nations Unies sur
place. Au-delà du réconfort apporté à celles et ceux qui ont été touchés, le but
de ce déplacement est de réaffirmer la détermination de l’ONU à poursuivre sa
Mission de maintien de la paix au Mali.
La journée de Monsieur Annadif avait commencé par une
conférence de presse au Quartier Général de la MINUSMA à Bamako. Au cours de
cet entretien avec la presse malienne et internationale, le Représentant
Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, Monsieur Mahamat Saleh
Annadif, Chef de la MINUSMA, avait réaffirmé sa détermination et celle de
l’ensemble de ses équipes, à poursuivre leur combat pour la paix et la
réconciliation au Mali. Une détermination qui s’enrichira des leçons apprises
suites aux nombreuses attaques subies par la Mission depuis son déploiement et
qui ces dernières semaines se sont amplifiées.
C’est à 11h00 qu’à la tête d’une délégation comprenant
notamment le Commandant de la Force, le Général Michael Lollesgaard et le
Directeur de l’Appui à la Mission Michael Mulinge Kitivi que M. Annadif, s’est
envolé pour Gao.
Sur le terrain, le Chef de la MINUSMA est venu voir,
écouter, rassurer mais aussi et surtout redire à quel point, il est important
que le processus de paix suive son cours, afin que l’aspiration majeure des
maliennes et des maliens, qui est de vivre en paix, devienne une réalité
palpable et durable.
Aussitôt arrivée, la délégation onusienne a pris le
chemin du Camp ‘’élevage’’ de la MINSUMA à Gao, théâtre de la première attaque,
pour constater de visu les importants dégâts matériels. Ici, les installations
les plus touchées sont les logements des personnels civils de la Mission où
vivent les fonctionnaires internationaux de la MINUSMA en poste dans la Cité
des Askia. Selon les estimations, près de 80% de ces logements, qui sont en
fait des conteneurs, ont été endommagés et sont quasiment hors d’usage.
Face au Chef de la MINUSMA, au Commandant de la Force, au reste de la délégation et à leurs collègues de Gao, un spectacle de destruction. A l’entrée du camp, un énorme cratère fait croire aux conséquences d’un tremblement de terre. Le camion piégé aux explosifs et responsable de ce carnage s’est littéralement disloqué, projetant ses restes plus de 200 mètres à la ronde. Un paysage qui en dit long sur la violence de l’explosion.
Après avoir constaté le désastre matériel, M. Annadif se
devait de s’enquérir du moral de ses troupes, militaires comme civiles. Lors de
la rencontre avec le contingent chinois, du Représentant Spécial du Secrétaire
Général au Commandant de la Force de l’ONU au Mali, le message est le même : il
faut continuer la mission ! Ce dernier, s’adressant aux Casques Bleus chinois a
déclaré : « Nous constatons la première perte des chinois au Mali. Nous
sommes attristés pour les familles des victimes. Toutefois, nous avons
une mission difficile et on doit continuer. On doit tirer les leçons. Que
peut-on faire de mieux et de plus. Pour ce faire, mettez à disposition toute
l'expérience que vous avez accumulé, y compris durant cette tragédie.».
Si du côté des militaires, le bilan reste lourd : un mort
et deux blessés graves évacués sur Dakar (au Sénégal), parmi les civils en
revanche, on ne dénombre que des blessés légers. La délégation est allée leur
rendre visite et leur témoigner son soutien.
Rassurer et réaffirmer la détermination
Du soutien, le personnel civil réuni au Super Camp pour
une rencontre avec le leadership de la Mission, en a reçu. Plus d’une heure
durant, ils ont pu échanger avec les responsables de la MINUSMA, venus leur
parler mais aussi les entendre.
En début de réunion, le RSSG a introduit son propos ainsi
: « On a visité les lieux et cela ressemble à un ravage de tremblement de
terre. On a visité vos collègues qui sont légèrement blessés. On a visité les
Chinois qui ont souffert de la perte d'un de leur frère d'arme. Difficile et
pénible de faire le compte macabre de nos pertes (Douentza, Aguelhok etc.). Les
dégâts que j'ai vu ici sont énormes mais ils ne valent pas une seule des vies
humaines que nous avons perdues. Le terrorisme est un ennemi et sa force réside
dans l'imprévisibilité (Grand Bassam, Bruxelles, Paris etc…). »
Au fil de l’intervention de Monsieur Annadif, la
compassion a laissé la place à la galvanisation : « Il y a des risques. Mais
nous avons accompli des choses dont nous pouvons être fiers. Mais nous avons
perdu trop des nôtres. Cela doit nous interpeller. Nous devons faire notre
auto-critique. Il faut apprendre des leçons. Entre-temps, il nous faut beaucoup
de courage, et redoubler de courage pour réussir notre mission. L'ennemi, le
terroriste, n'a pas accepté la défaite. Donc il faut nous armer de
détermination et de courage pour continuer malgré les défis.
C'est le moment d'une grande solidarité entre nous, » a-t-il insisté, avant
d’inviter son auditoire à s’exprimer : « Nous sommes ici pour vous dire que
nous sommes avec vous, pour vous dire notre solidarité, pour apprécier et
saluer votre résilience et votre courage pour vous écouter et pour vous dire
aussi que nous travaillons d'arrache-pied pour assurer votre sécurité et
sûreté. »
Le SRSG a échangé avec le personnel, au sujet de leurs
conditions de travail à Gao et de leur amélioration, pour assurer le
renforcement de la coopération avec les populations en vue d'une meilleure
effectivité dans la mise en œuvre du mandat de la MINUSMA.
Des mesures à prendre
Tout au long de la journée, le Représentant Spécial du
Secrétaire Général l’a dit et répété, aidé en cela du Commandant de la Force : «
Il faut apprendre de nos erreurs et voir comment améliorer notre travail pour
éviter de vivre cela à nouveau ». Le ton est donc donné, il va falloir
prendre des mesures plus importantes, non seulement pour sécuriser le personnel
de la MINUSMA mais aussi pour être plus « proactif face aux terroristes,
tout en respectant les principes fondamentaux de l’Organisation des Nations
Unies et notre mandat, » tel qu’il l’a expliqué lors de la conférence de
presse du 2 juin au Quartier Général à Bamako.
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