Patrouille de longue portée de la MINUSMA : Les Caques bleus chez les populations d'Haoussa Foulane dans la Commune de Gabero
Les Casques bleus de la MINUSMA à Gao ont effectué, le 4 décembre dernier, une patrouille de longue portée à Haoussa Foulane, chef-lieu de la commune de Gabero, Cercle de Gao. La Gendarmerie Nationale malienne faisait également partie de cette mission.
Un marché a lieu chaque dimanche à Haoussa Foulane, le
chef-lieu de la commune de Gabero, situé à 45 km au sud de la ville de Gao. Les
Casques bleus de la Mission onusienne à Gao y étaient ce dimanche pour assurer
la sécurité des habitants qui sont venus de 15 villages. Les attaques répétées
contre les vendeurs et les acheteurs, ainsi que les incidents, de plus en plus
nombreux, de banditisme armé et de vol de bétail, sont devenus un phénomène
courant.
«
L’accroissement de vols à main armée de bétail nous inquiète sérieusement » a
indiqué M. Mahamane Keita, secrétaire général à la Mairie d’Haoussa Foulane. « Une
préoccupation récurrente pour nous » a-t-il insisté alors qu’il recevait les
gardiens de la paix dans son bureau situé juste en face du marché.
M. Agaly
Mohamed, vendeur de bétail, exprime les mêmes inquiétudes. « Les voleurs de
bétail nous fatiguent. Nous perdons beaucoup de têtes de bétail tous les
dimanches » déplore également M. Agaly qui habite à plus de 7 km du
marché.
Localité de 28
971 habitants, Haoussa Foulane est composée de peuhls, sonrai, tamasheq venant
de communes d’Anchawadj, Tarkint (Cercle de Bourem) et de quelques arabes.
Leurs principales activités sont l’agriculture, l’élevage, la pêche, le
commerce et l’artisanat. « Notre commune de Gabero dispose de 9 premiers cycles
notamment à Zinda, Kardjimé, Koissa, Boya, Gaina, Gouthène, Gargouna, Haoussa
Foulane, Borno ; 3 seconds cycles à Zinda, Boya et Haoussa Foulane et 3 centres
pour l’éducation et le développement. Malheureusement la pénurie de certains
profils d’enseignants dans certaines disciplines s’estompe graduellement » se lamente
le Secrétaire général.
La situation en matière de sécurité dans cette partie de
la région de Gao demeure extrêmement précaire et a eu pour conséquence la
non-tenue d’élections communales. « La commune de Gabero était prête pour la
tenue d’élections communales, les agents électoraux ont été formés et le
matériel de vote était disponible, mais la situation sécuritaire a entravé le
processus » a regretté M. Mahamane Keita.
Le marché public d’Haoussa Foulane est aussi l’occasion
de se procurer des produits de première nécessité, mais « les prix sont en
forte hausse perturbant encore davantage les habitudes de consommation »
indique M. Adouhamane Sidi, 32 ans et résident du village de Boya.
La majorité des habitants n’a pas accès aux soins de
santé, à l’école, à l’eau potable, et à l’électricité. « A propos de
l’électricité, la commune de Gabero se dotera bientôt d’une centrale solaire. Les
travaux sont finis et il ne reste que l’installation de panneaux solaires qui
offriront d’autres perspectives intéressantes de développement » a révélé le
Secrétaire général à la Maire d’Haoussa Foulane.
Les patrouilles de longue distance que mène la MINUSMA
jouent un rôle de dissuasion et de prévention des actes de braquage dont sont
victimes les populations dans la région. «Tous les dimanches, la MINUSMA, notre
partenaire, nous rend visite. Au départ, nous étions très réticents, mais nos
relations ont complètement changé » a ajouté le Secrétaire général.
M. Fandjieng Japhet de la Police onusienne/UNPOL et Chef
de la Patrouille, a exprimé sa satisfaction après la mission effectuée à
Haoussa Foulane. « Une patrouille magnifique aujourd’hui, car nous avons eu
assez de temps pour nous entretenir avec la population. Plus nous leur rendons
visite chez eux, plus les populations s’habituent à nous. Avant, elles nous
évitaient, mais maintenant elles se confient à nous » a-t-il affirmé.
L’inspecteur Jakob Seldrup qui vient tout juste d’être
déployé dans la région, a effectué sa première mission sur le terrain pour la
MINUSMA. « Très intéressant de s’entretenir directement avec la population qui
n’a besoin que des choses essentielles, notamment l’eau, l’électricité, mais
aussi que leurs enfants aillent à l’école ».
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