A Gao, le Sous-Secrétaire général des Nations Unies plaide pour l’extension de l’autorité de l’état au-delà de la ville de Gao
Mercredi, 22 octobre 2014 – Le Sous-Secrétaire général
des Nations Unies à l’état de droit et aux institutions chargées de la sécurité,
M. Dmitry Titov, a effectué une visite d’information à Gao. L’objectif était de palper du doigt l’état de
la situation judiciaire et pénitentiaire qui prévaut actuellement dans la
région.
M. Titov a profité de son premier passage à la Cité des Askia
pour échanger avec le Gouverneur de la région sur cette question. Plusieurs responsables
en charge de l’état de droit de la région étaient présents à cette rencontre.
« Le souhait
des Nations Unies est de voir l’autorité de l’état s’étendre sur l’ensemble de
la région, » a déclaré M. Titov au cours de sa brève allocution faite
dans la salle de conférence du Gouvernorat.
Il a rappelé que « la justice
est avant tout l’affaire du gouvernement malien et que les Nations Unies sont
disposées et prêtes à accompagner et à soutenir le Mali dans ses efforts visant
à remettre en état la justice. »
M. Titov a continué en mentionnant que les Nations Unies
suivent de très près l’évolution des pourparlers inter-maliens à
Alger. « Notre souhait est que ces pourparlers aboutissent aux résultats
auxquels tout le monde attend. »
M. Oumar Baba Sidibé, gouverneur de la région de Gao, a
remercié son hôte pour cette visite, « nos
remerciements aux Nations Unies ainsi qu’à la MINUSMA pour le soutien et
l’accompagnement dans la gestion de la crise que nous connaissons dans notre
pays. » Tout en reconnaissant
que la situation sécuritaire a beaucoup évolué, mais « une bonne partie du
territoire du Mali est encore occupée par les groupes armés. »
Les pourparlers inter-maliens d’Alger ont été évoqués
lors de la rencontre entre le gouverneur et le Sous-Secrétaire général. « Nous
attendons beaucoup de ces assises, mais aussi les résolutions qui en
sortirons. Cela nous aidera à envisager
la direction future que le pays devra prendre. » Le Gouverneur a affirmé « qu’on ne peut pas appliquer le droit si
c’est la forces armes qui continuera à prévaloir. Seules les institutions de l’Etat ont la
force de faire appliquer la loi et non l’inverse. »
Parlant de l’état de droit dans la région, M. Oumar Baba
Sidibé a exprimé ses vives inquiétudes, « comment pouvons-nous déployer des juges sur l’ensemble de la région
dans un tel climat d’insécurité ? L’état de non-droit favorise
l’insécurité que nous connaissons tous.
Les groupes armés font tout pour maintenir le statu quo, car cette
situation les arrange. »
M. Gaoussou Sanou, procureur de la république près le
tribunal de première instance de Gao, qui a assisté à la réunion a souligné les
défis de l’appareil judiciaire dans la région.
« Aucune justice de paix ne
marche à ce jour, mais nous fournissons un maximum d’effort pour remettre la
justice en marche dans notre région. »
La première visite de M. Dmitry Titov ne pouvait être
mieux inspirée ou plus opportune, particulièrement dans ce contexte de reprise
directe des négociations d’Alger pour trouver une issue à la crise malienne.
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