Gao : Les Casques bleus et la Police malienne aux cotés de la population civile à l’aube de la fête de la rupture du jeûne
La composante Police de la MINUSMA a effectué, le samedi 24 juin 2017, une patrouille nocturne conjointement avec la Police nationale malienne dans la ville de Gao, à l’aube de la «Fête de la rupture du jeûne » qui marque la fin du mois sacré du ramadan. Pour la période, la Police onusienne (UNPOL) a effectué dans la cité des Askia, un total de 84 patrouilles de jour et de nuit et 7 patrouilles de longue portée.
Il est 20 heures lorsque les Casques bleus de la MINUSMA en compagnie des éléments de la Police nationale malienne arrivèrent sur une des avenues principales, abritant plusieurs banques et boutiques au centre-ville de Gao. Les marchés Damien Boiteux et Washington situés en plein cœur de la ville sont encore illuminés et bondés de clients s’approvisionnant en divers produits de première nécessité indispensables à la « Fête de la rupture ».
Harouna Touré, 30 ans, vend des vêtements pour enfants au
marché Damien Boiteux depuis deux ans. « La nuit sera longue comme vous
pouvez le constater. Nous resterons ici jusqu’au petit matin, car les clients
ne font que commencer à venir », sourit-il aux Casques bleus et aux
Policiers maliens en patrouille, expliquant l’ambiance du marché pendant cette
période de l’Eïd al-fitr, tombant le lendemain dimanche 25 juin.
Quittant le marché, la patrouille s’est rendue dans les
quartiers Saneye, Sosso-Koira et Boulgoundjié. Dans ces zones également, les
gaoviens sont encore dans les rues. Plus loin, une boutique très fréquentée par
les habitants du quartier Boulgoundjié et appartenant à Maiga Aliou Mahamar.
Celui-ci s’inquiète que « Cette année encore, le ramadan se soit déroulé
dans un contexte d’une insécurité grandissante sur toute l’étendue de notre
région, mais aussi dans notre ville. Ce qui est encore plus choquant, les actes
de violence se sont poursuivis pendant la période du ramadan »,
regrette-il. Le commerçant recommande l’intensification des patrouilles de
sécurité pour rassurer la population.
En cette période festive, les jeunes aussi s’activent
dans les rues, certains regroupés au sein de leurs grins et d’autres faisant
les dernières courses. L’un d’eux, Daouda Alhousseini s’est dit préoccupé par
la situation sécuritaire faisant, de temps en temps, plusieurs victimes parmi
les jeunes. Ce lycéen en classe de terminale déplore le manque de cohésion
sociale et de vivre ensemble « entre nos différentes communautés qui posent
actuellement d’énormes problèmes, notamment la résurgence de l’insécurité dans
la ville ».
De son côté, Mohamed Ben Maouloud dit Bouya, le maire par
intérim de la commune urbaine de Gao, attribue cette situation d’insécurité aux
problèmes de drogue chez les jeunes. « Les jeunes entre 13 et 18 ans s’adonnent
avec joie aux activités à risque, y compris la consommation de drogues. Des
camions et des bus venant de certains pays limitrophes transportent ces
substances à tout moment, et personne n’exercent de contrôle sur eux »,
déclare-t-il. Le premier citoyen de la commune tire la sonnette d’alarme et
entend sensibiliser les jeunes en misant sur « la collaboration avec les
médias et les partenaires internationaux pour enrayer le trafic et la
consommation de drogue dans la région pour créer un avenir meilleur pour
l'ensemble de la jeunesse de la région », annonce-t-il.
Le maire a.i se dit convaincu que « seule une éducation
de qualité peut aider à favoriser la cohésion sociale et le vivre ensemble,
éliminer les stéréotypes culturels et développer la compréhension des autres
ethnies et cultures ».
Dans cette zone du nord du Mali, en proie à des menaces
asymétriques n’épargnant même pas les forces nationales et internationales, la
sécurisation de la population reste un travail de longue haleine. Dans son
mandat, la protection de civils s’inscrit en priorité pour la Mission onusienne
qui, en appui aux Forces de défense et de sécurité maliennes (FDSM), continue
de déployer tous ses efforts pour la sécurisation des grandes agglomérations de
la région, comme le prévoit toutes les résolutions 2100 (2013), 2164 (2014),
2227 (2015) et 2295 (2015) du Conseil de sécurité sur la question.
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