Un mouvement de protestation exigeant le limogeage du Gouverneur de la Région de Gao

Le vendredi 2 juin 2017, la société civile de Gao rendait public une déclaration demandant immédiatement et sans condition le départ du Gouverneur de la région de Gao et la levée de l’embargo sur le carburant qui frappe la région, précisément sur l’axe Gao-Niamey.  La déclaration qui portait la signature de son porte-parole, Nouhom Abdourhamane, devrait prendre effet ce 7 juin 2017.
 
C’est fait !  La Cité des Askia ressemblait à une ville fantôme ce mercredi 7 juin 2017 alors que le Gouverneur de la région, Seydou Traoré qui y était attendu il y a deux jours, n’a pas pu rejoindre son poste de travail.  Il est toujours à Bamako où il séjourne depuis quelques jours. 
La raison de l’arrêt des activités dans la ville est simple : « Nous demandons le départ immédiat et sans condition du gouverneur de notre région.  C’est un homme qui n’a aucun respect et aucune considération pour les populations.  Il lui est reproché comme étant le résultat d'une mauvaise gouvernance » a indiqué M. Ibrahim Harouna Touré, un des acteurs du mouvement de protestation.
En faisant un tour dans la Cité des Askia, plusieurs banderoles y sont accrochées dans les principaux ronds-points indiquant : « La société civile demande à l’Etat plus d’assistance pour la population de Gao » et « Enquête justice du 12 juillet 2016 - Justice pour Tous, Justice pour nos Morts ».
Cet après-midi du mercredi 7 juin 2017, plus de 15 camions remorques se sont vus interdire l’entrée dans la Cité des Askia par les organisateurs du mouvement exigeant le limogeage de M. Seydou Traoré.  Tous les axes alimentant la ville en marchandises sont fermés.  « Cette situation nous inquiète énormément.  Je suis d’avis que le Gouverneur doit partir, mais cela ne doit pas être un motif de bloquer l’approvisionnement de notre ville en principaux produits de base » s’inquiète Souleymane Touré, un résident de la ville.
Bukari Mohamed, conducteur d’un camion remorque transportant 35 tonnes du riz en provenance du port de Lomé au Togo en appelle à un dialogue franc entre la société civile et les autorités tant au niveau régional que national.  « Je plaide pour qu’une solution pacifique soit trouvée à cette situation ».
La déclaration de la société civile a aussi exigé la levée de l’embargo sur le carburant qui frappe la région, précisément sur l’axe Gao et Niamey.  M. Ibrahim H. Toure confirme que la route Gao-Niamey restera fermée jusqu’à nouvel ordre. Il a ajouté avec fermeté : « Vous avez vu tous ces camions remorques venant de différentes destinations, notamment Algérie, Ménaka, Niamey, Benin et Togo.  Nous continuerons à les bloquer ici jusqu’à ce que nous aurons gain de cause ».
 




 





 

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