Ramadan et la hausse des prix des produits de base dans la ville de Gao
La Cité
des Askia, dimanche 11 juin 2017 – La ville de Gao vit au rythme
d’un ultimatum lancé aux autorités tant régionales que nationales par la
société civile demandant le limogeage de son gouverneur en la personne de M.
Seydou Traoré et la levée de l’embargo imposée sur les taxes sur le carburant
venant du Niger.
Les grands axes, à savoir Bamako-Gao et Gao-Niamey ont
été rouverts du 7 au 9 de ce mois pour permettre aux autorités de Bamako de
répondre à leur principale revendication.
Des longues files de véhicules et camions remorques étaient visibles
aux portes d’entrée/sortie de la ville,
notamment à Wabaria sur l’axe Bamako-Gao, et celle située non loin du site de
regroupement du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) empêchant le
passage des engins roulants venant de Niamey.
En ce 16ème jour du ramadan, le marché central
Damien Boiteux (en hommage du premier soldat français de l’opération Serval, le
lieutenant Damien Boiteux, mort pour libérer le nord du Mali) situé au centre-ville
de la Cité des Askia est plein de monde, notamment les femmes qui se bousculent
pour s’approvisionner en produits de première nécessité. Un seul constat : les prix ont pris de
l’ascenseur.
Mme Dembélé Maïmouna Diarra, une de responsables de ce
marché public, fait le même constat et souligne que le « panier de la ménagère » est en
danger surtout en cette période de ramadan où les commerçants préfèrent montrer
tout leur manque de compassion envers les nécessiteux. « Un
kilo de pomme de terre qui se vendait il y a quelques jours à 500 F CFA est
passé à 700 FCFA. Les condiments, n’en
parlons même pas ».
M. Idrissa Agola qui vend la viande depuis plus de 25
ans, indique « qu’un bœuf ou une
vache qui coûtait 580.000 F CFA se vend actuellement à 630.000 F CFA. Nous avons juste augmenté 500 F CFA ». Et d’ajouter que « les acheteurs
viennent de moins en moins, car ils n’ont pas d’argent ».
La dégradation continue de l’état de route Bamako-Gao ne
fait qu’empirer la situation d’approvisionnement de la région de Gao en denrées
alimentaires. « Depuis le début du ramadan, la vie devient
de plus en plus difficile. Le marché est
sec. Avant un kilo de sucre coûtait 550
F CFA et maintenant à 100 F CFA et le prix du mil est passé de 200 F CFA à 500
F CFA. L’accès à l’électricité et l’eau
devient de plus en plus difficile dans une région ou la chaleur monte jusqu’à
45 dégrées Celsius » s’inquiète Mme Hindou Touré, agent de santé.
La société civile qui observe une trêve de deux jours,
soit du samedi 9 au dimanche 11 juin 2017 dans l’attente d’une réponse
appropriée du gouvernement en rapport avec leur revendication, a promis de
reprendre le blocus des entrées et sorties des camions remorques et tout autre
engin roulant dans la ville de Gao ce lundi 12 juin 2017. Et pendant ce temps, M. Seydou Traoré, le
gouverneur de la région de Gao qui était attendu dans la ville depuis le début
de la semaine dernière, prolonge son séjour dans la capitale malienne.
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